Le Diagnostic de Performance Énergétique (DPE) évolue pour favoriser notre mix électrique français, très décarboné. Jusqu’à présent, ce calcul utilisait un coefficient d’énergie primaire (CEP) pénalisant l’électricité par rapport aux énergies fossiles. Un nouvel arrêté, publié au Journal officiel le 26 août 2025, vient rendre plus intéressante les solutions de chauffage et d'eau chaude sanitaire électriques dans le DPE. Voici les principaux changements, leurs enjeux et leurs effets concrets.
1. Le nouveau coefficient d’énergie primaire
Le coefficient de conversion de l’électricité dans le DPE passe de 2,3 à 1,9, à compter du 1er janvier 2026, conformément à l’arrêté du 13 août 2025 (publié au JO le 26 août).
Ce nouvel alignement correspond à la valeur par défaut européenne ; la France abandonne un coefficient plus pénalisant, désormais jugé inadapté.
2. Pourquoi ce changement ?
Dans le DPE (Diagnostic de Performance Energétique), ce coefficient sera de 1,9. Ce calcul repose sur un rendement de la production et du transport d'électricité, majoritairement nucléaire et renouvelable. En pratique, cela indique que pour 1 kWhef (énergie finale) que vous consommez chez vous, il a fallu produire 1,9 kWhep (énergie primaire). Ce rapport prend en compte les différents pertes de la production à la consommation.
Aujourd’hui, l’électricité française est largement bas carbone (faibles émissions de CO2), et c'est le critère principal qui est pris en compte dans le cadre du changement climatique. C'est notamment cela qui justifie une révision du coefficient, pour améliorer le rapport de force de l'électricité par rapport aux autres énergie.
Il s'agit donc d'un but politique : Favoriser les logements chauffés à l’électricité, et encourager la rénovation des logements utilisant des énergies fossiles.
3. Impact estimé
Environ 850 000 logements classés F ou G, principalement chauffés à l’électricité, sortiront du statut de “passoires énergétiques” à partir de 2026. Ces logements représentent une large part des 4,8 millions de passoires recensées fin 2022.
Aucun logement ne verra son étiquette énergétique se dégrader ; au contraire, nombreux seront ceux qui gagneront une classe, sans travaux.
Les DPE produits avant le 1er janvier 2026 restent valides. Une attestation gratuite pourra être téléchargée via l’Observatoire DPE‑Audit de l’ADEME pour actualiser l’étiquette selon le nouveau coefficient, sans nouvelle intervention
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4. Ce que cela change réellement pour un logement tout électrique ?
Prenons un exemple concret :
Avant la réforme, 200 kWh/m².an d’énergie finale équivalaient à 460 kWh/m².an d’énergie primaire (coefficient 2,3), donc en ETIQUETTE G .
Avec le nouveau coefficient (1,9), cela devient 382 kWh/m².an, ETIQUETTE F : soit une réduction de ~17 % de la consommation exprimée en énergie primaire.
Cette amélioration peut suffire à faire progresser un logement d’une étiquette, sans travaux, uniquement grâce à l’actualisation réglementaire.
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5. Aspects pratiques pour les propriétaires et professionnels
Le nouveau coefficient s'appliquera automatiquement aux DPE et audits énergétiques réalisés à partir du 1er janvier 2026.
Pour les diagnostics réalisés avant 2026, il sera possible de télécharger une nouvelle étiquette, gratuitement, via l’observatoire ADEME, sans nécessiter de nouvelle visite du diagnostiqueur.
La réforme renforcera l’attractivité des logements électriques dans les transactions immobilières et leur adaptation au cadre environnemental français.
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6. Conclusion
La modification du coefficient d’énergie primaire pour l’électricité est une avancée légitime et attendue par la profession et les particuliers :
- Elle équilibre le calcul du DPE dans la réalité d’un mix énergétique décarboné.
- Elle corrige partiellement un biais historique défavorable aux logements électriques.
- Elle permet à des centaines de milliers de logements d’améliorer leur étiquette sans travaux.
- Elle accompagne intelligemment les efforts de rénovation énergétique en favorisant les modes électriques au détriment des énergies fossiles, ce qui renforce l'indépendance énergétique de la France pour son mix énergétique des logements.
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